Mort de Jules Jeanneney (1864-1957, avocat, président du Sénat, il fut ministre d’État du Gouvernement provisoire sous de Gaulle).
« Mon cher Doyen, La mort du Président Jeanneney m’a causé un profond chagrin. Il était un homme pour qui j’avais la plus haute estime possible. Je l’ai connu au début du drame de 1940 et, tout de suite, je m’étais senti impressionné et réconforté par la force, la sérénité de son patriotisme. À mesure des événements, cette opinion alla se renforçant, tandis que le caractère, la “vertu” de votre père prenaient leur noble relief. Quand il devint mon collaborateur au gouvernement de la Victoire, – lui qui fit celui de Clemenceau, – je pus voir que nul ne serait plus droit, plus ferme, plus désintéressé que lui. Et vous savez combien me furent précieux les entretiens que j’eus avec lui, par intervalles, et les témoignages qu’il m’adressa, jusqu’en ces tout derniers mois.
C’est vous dire, mon cher Doyen, que ma fidélité est acquise à la grande mémoire du Président Jeanneney, qui servit si bien son pays. C’est vous dire quelle part je prends à votre deuil »…
LNC, II, p. 1246.
On joint le brouillon autographe du télégramme de condoléances (1 p. in-8 à son en-tête) au même : « Profondément ému par la mort du Président Jeanneney éminent serviteur de la France, mon compagnon, mon ami »…