Fin XVIIIe siècle
Grande montre avec double boîtier en métal doré et émail peint, fabriquée pour le marché chinois, représentant au dos un « Le Coq Chinois »
Boîtier rond sur charnière, double boîtier, le boîtier extérieur en métal doré et guilloché, le centre du dos avec un coq peint en émail polychrome dans les terres agricoles, le boîtier intérieur en métal doré uni, pendentif uni, la bélière ciselée et gravée de feuilles, marque du fabricant avec poinçon de maître « TH » et numérotée « 2696 »
Cadran émail blanc avec chiffres romains pour les heures, minuterie extérieure en chiffres arabes, aiguilles dorées de forme stylisées
Mouvement mécanique à remontage à clef, échappement à verge, balancier plat uni à trois bras, grand coq ajouré orné de fleurs et de feuillages, le pied décoré de la même manière, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, piliers cylindriques, signé et numéroté « Tim. Williamson London 2696 »
Diam. 101 mm
TIMOTHY WILLIAMSON, HORLOGER ANGLAIS POUR LE MARCHE CHINOIS
Timothy Williamson est un horloger britannique actif à la fin du XVIIIᵉ siècle, enregistré comme actif à Londres de 1769 à 1788 environ. Reconnu pour ses créations destinées au marché chinois. Ses œuvres principales sont des montres et des pendules, elles se distinguent par leur qualité exceptionnelle et leur adaptation aux goûts esthétiques de la clientèle chinoise de l’époque.
Caractéristiques des créations de Timothy Williamson
Design et esthétique : Les pièces de Williamson étaient souvent ornées de peintures émaillées élaborées, représentant des scènes inspirées de la culture chinoise ou des motifs européens adaptés aux préférences locales. Ces décorations raffinées témoignent de son souci du détail et de son engagement à satisfaire les attentes de ses clients chinois.
Mécanismes sophistiqués : En tant qu’horloger de renom, Williamson intégrait des mouvements de haute précision dans ses montres et pendules, assurant une fiabilité et une durabilité appréciées par les collectionneurs et les utilisateurs de l’époque.
Les exemples de réalisations notables pour les empereurs de Chine
Timothy Williamson a suivi une formation d'orfèvre et a produit un certain nombre de montres et d'horloges élaborées pour le marché chinois, peut-être en collaboration avec William Hughes.
Une montre de carrosse attribuée à Timothy Williamson, datant d’environ 1780, illustre parfaitement son travail pour le marché chinois. Cette pièce présente une peinture émaillée détaillée et un mécanisme complexe, reflétant l’expertise de Williamson en matière d’horlogerie et son adaptation aux goûts esthétiques de la Chine impériale.
Les collections de la Cité Interdite au Palais des Empereurs de Chine à Pékin abrite une horloge musicale spectaculaire de Timothy Williamson qui incorpore une figurine avec un automate représentant un homme vêtu de vêtements d'époque, très probablement fabriquée par Jaquet-Droz.
LA SYMBOLIQUE DU COQ DANS LA CHINE IMPERIALE
Dans la Chine impériale, le coq occupe une place symbolique importante, associée à des valeurs de vigilance, de bravoure, de chance, et de dignité. Animal présent dans les douze signes du zodiaque chinois, il représente aussi des qualités morales et spirituelles que la culture chinoise valorisait, notamment au sein de la cour impériale.
La vigilance et la ponctualité
Le coq est souvent associé à la vigilance et à la régularité en raison de son chant au lever du jour. Dans la Chine impériale, cette ponctualité était symboliquement reliée à l’ordre et à la discipline. Le coq, annonçant l’aube, représentait le maintien de l’ordre naturel et la capacité de voir au-delà de l’obscurité. Pour les fonctionnaires impériaux, cette symbolique incarnait la vigilance dans leur devoir envers l’empereur et la nation.
La bravoure et la protection
Dans la culture chinoise, le coq est également un symbole de bravoure et de force. Les coqs de combat, élevés pour leur agressivité et leur courage, symbolisaient le rôle de protecteur, luttant contre les forces du mal. Au sein de la cour impériale, ce caractère protecteur du coq reflétait les qualités attendues d’un dirigeant ou d’un guerrier, prêt à défendre le territoire et à protéger le peuple.
La chance et la prospérité
Le coq est également considéré comme un porte-bonheur en Chine. Ses plumes rouges, associées à la couleur de la chance et de la prospérité dans la culture chinoise, le rendent propice aux célébrations et aux rituels visant à attirer la fortune. À la cour impériale, le coq pouvait être représenté dans des œuvres d’art, des porcelaines ou des vêtements, pour attirer le succès et l’abondance.
La dignité et la noblesse
Le coq est aussi lié à la dignité et à la noblesse. Dans la Chine impériale, il est perçu comme un animal fier, qui tient sa tête haute, représentant la droiture et la fierté. Cette image reflétait les valeurs morales attendues des fonctionnaires et des membres de la famille impériale, qui devaient afficher une conduite irréprochable et digne.
Le coq dans le zodiaque chinois
Les personnes nées sous le signe du coq dans le zodiaque chinois sont considérées comme courageuses, honnêtes et loyales. Elles possèdent souvent des qualités d’organisation et de responsabilité, en résonance avec les fonctions impériales et les vertus confucéennes de droiture et de fidélité. Ce signe symbolise ainsi des attributs valorisés dans la hiérarchie et la morale impériale.
Le coq et le Feng Shui
Dans la pratique du Feng Shui, le coq est utilisé comme un remède contre les énergies négatives et les conflits. Placé dans des espaces spécifiques, il aide à neutraliser les tensions, favorisant la paix et l’harmonie. À la cour impériale, cet aspect était important pour préserver un environnement propice à la gouvernance stable et harmonieuse.
En Chine impériale, le coq est bien plus qu’un simple animal : il incarne des valeurs essentielles comme la vigilance, le courage, la chance, la dignité, et la droiture. À travers les arts, le folklore et les coutumes, le coq demeure un symbole de vertus morales et de bon augure, profondément ancré dans la culture chinoise et respecté au sein de la cour impériale.