Signé ‘P. Belmondo’ à l’arrière
Porte le cachet du fondeur 'VALSUANI / CIRE PERDUE' à l'arrière
Hauteur : 29 cm
Repose sur une base en bois laqué noir
Hauteur totale : 41 cm
Bust of Jacqueline, bronze, signed, by P. Belmondo
H.: 11.41 in.
Galerie Francis Janssens van der Maelen, Bruxelles ;
Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire ;
Collection particulière, Paris
en rapport :
Maurice Genevoix, Maximilien Gauthier, Pierre Mazars, Belmondo à la monnaie de Paris : sculptures, dessins, aquarelles, intégrale des médailles, cat. exp., Paris, Musée de la Monnaie, 1976, p. 37, n° 19
Emmanuel Bréon, Martine Millet, Michèle Lefrançois, Bruno Gaudichon, Danièle Devynck, Georges Vigne, Paul Belmondo : La sculpture sereine, cat. exp., Albi, Marseille, Puteaux, Trevarez, Carpentras, La Roche-sur-Yon, Roubaix, Metz, Forest-Bruxelles, Troyes, Boulogne-Billancourt, 1997-1999, p. 128, n° 60
Ce délicat buste de Jacqueline témoigne du talent singulier de Paul Belmondo pour saisir, sous l’apparente simplicité du portrait, une vérité intérieure empreinte d’intimité et de douceur. Fidèle à son goût pour la stylisation classique et la pureté des formes, l’artiste parvient, dans cette œuvre de dimensions modestes mais d’une intensité rare, à capter l’essence même de la jeunesse : cette fragilité confiante, ce léger abandon où affleure déjà un sentiment de mélancolie. La tête, inclinée avec une grâce naturelle, révèle une fillette absorbée dans une rêverie silencieuse. Les traits, modelés avec une économie de plans savamment étudiée, se fondent dans une lumière diffuse que renforce la patine brun clair du bronze. Les paupières abaissées, le menton délicatement suspendu dans une hésitation d’enfant, confèrent au visage une douceur quasi sacrée ; comme si Belmondo, dans un geste proche des maîtres de la Renaissance, avait voulu retenir un instant de pure contemplation. La chevelure, traitée en masses souples et ondulées, encadre le visage avec une spontanéité presque tactile. L’artiste n’y cherche pas l’exactitude capillaire, mais une vibration, un mouvement intérieur qui anime la sculpture de l’intérieur. La surface, légèrement irrégulière, porte encore les traces du modelage, rappelant la présence vivante de la main et faisant naître un jeu subtil d’ombres où la forme respire. L’ensemble évoque une figure suspendue dans un espace intime, hors du temps, où l’enfance devient un état poétique plutôt qu’un simple sujet. Belmondo atteint ici l’une de ces vérités que seuls les sculpteurs les plus sensibles savent exprimer : la dignité silencieuse d’un être fragile, transfigurée par la noblesse du matériau.