Le mardi 17 juin 2025, le département Mobilier & Objets d’Art mettra aux enchères la plus ancienne et la plus fidèle réplique connue du légendaire collier dit de la Reine, l’une des trois seules représentations identifiées à ce jour dans le monde.
Symbole d’un des plus grands scandales de l’Ancien Régime, ce collier de près de 650 diamants totalisant 2 800 carats, commandé par Louis XV pour sa favorite Madame du Barry, devint le centre d’une célèbre escroquerie orchestrée par Jeanne de La Motte, impliquant à son insu Marie-Antoinette. Bien que cette dernière n’ait jamais porté le collier ni pris part à la supercherie, sa réputation fut durablement ternie par cette affaire.
Réalisée d’après le modèle original disparu, cette réplique provient de l’ancienne collection de Lucien Baszanger (1890-1971), descendant de Bassenge joaillier genevois et descendant direct de Paul Bassenge, co-créateur du collier originel avec Charles Böhmer.
Réplique du fameux collier dit, de la Reine
Fin du XIXe- Début du XXe siècle
Estimation : 30 000 - 50 000 €
Le collier porté par l’actrice Viviane Romance lors du tournage L’Affaire du collier de la Reine de 1946 réalisé par Marcel L’Herbier
Réalisée en alliage d’argent et métal, sertie de pierres d’imitation sur paillon, elle suit fidèlement la composition « en esclavage » du bijou d’origine. Sa ressemblance frappante avec la gravure annotée de la Bibliothèque nationale de France lui a valu d’être utilisée au cinéma, notamment dans L’Affaire du collier de la Reine (1946), et exposée au Château de Versailles en 1955.
Né à Amsterdam, Lucien Baszanger perpétue l’héritage familial en fondant en 1914 une maison de joaillerie à Genève, spécialisée dans les bijoux anciens. Transmise de génération en génération, cette réplique historique est aujourd’hui proposée aux enchères pour la première fois.
Survenue entre 1784 et 1786, l’Affaire du collier de la Reine reste l’un des scandales les plus retentissants de la cour de France. Cette escroquerie, dont le procès passionna l’opinion publique, contribua à discréditer la monarchie et à précipiter la Révolution.
Tout commence sous Louis XV, lorsque les joailliers Böhmer et Bassenge créent un collier somptueux, de près de 650 diamants et une centaine de perles, destiné à sa favorite Madame du Barry. À la mort du roi en 1774, l’ouvrage reste inachevé et invendu. Ruinés, les bijoutiers tentent en vain de le proposer au nouveau couple royal, Louis XVI et Marie-Antoinette.
En 1784, dix ans après la création du collier, Jeanne de La Motte, jeune comtesse ruinée, saisit l’occasion. Profitant à la fois de la disgrâce du cardinal de Rohan auprès de la Reine et de la détresse financière des bijoutiers, elle orchestre une escroquerie d’une audace remarquable. Se faisant passer pour l’intermédiaire de Marie-Antoinette, elle persuade le cardinal que la souveraine souhaite secrètement acquérir le collier. Lettres falsifiées, rencontre nocturne avec une sosie de la Reine, faux contrat de remboursement, et même un enfant médium participent à cette mise en scène habile. Trompé, le cardinal achète le bijou pour 1,6 million de livres et le remet à Jeanne, qui fait démonter les diamants avant de les revendre à l’étranger.
L’affaire éclate le 14 août 1785. Le cardinal est arrêté, Jeanne et ses complices emprisonnés. Bien que totalement étrangère à l’escroquerie, Marie-Antoinette est violemment prise à partie par l’opinion publique, persuadée qu’elle aurait pu se livrer à de telles dépenses secrètes. Cette affaire ternira durablement son image et nourrira un climat de défiance irréversible envers la monarchie.
Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty (1740-1786)
Portrait de Marie-Antoinette, Reine de France, 1775
Vente aux enchères
Mobilier & Objets d’Art
17 juin 2025 - 17h
Exposition
13 juin, de 11 h à 18 h
14 juin, de 11 h à 18 h
16 juin, de 11 h à 18 h
17 juin, de 11 h à 16 h
Contact
Charlotte Norton
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