Un premier élément fort de la vente du 26 novembre est ce tableau de Girolamo da Carpi (Ferrare, 1501-1556), premier peintre de la cour du duc Hercule II d’Este (1508-1559). 

Il synthétise l’héritage des maîtres de la Haute Renaissance, qu’il observe lors de ses voyages, et qui, comme lui, étaient à la fois peintres d’histoire et portraitistes. Le peintre retient la monumentalité, le rapport naturel au modèle qui se sont imposés depuis Léonard de Vinci et Raphaël. Notre œuvre présente une idéalisation qui s’inspire des Florentins, tels Francesco Salviati et Jacopino del Conte, avec son élégance et sa sophistication. 

Notre toile des Miracles du bienheureux Ignace de Loyola (estimé 500 000 - 800 000 €) de Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577 - Anvers, 1640) est une étude préparatoire de l’œuvre monumentale aujourd’hui encore accrochée aux murs de l’église du Gesù à Gênes.

Cette importante commande intervient dans le contexte de la canonisation imminente d’Ignace de Loyola et du développement croissant de l’ordre des jésuites à Anvers et en Italie. Ce modello exécuté sur toile pour faciliter son transport, constitue une des redécouvertes les plus significatives du corpus rubénien de la période génoise.

Considéré par Hugo comme « un poète de marbre », David d’Angers (Angers, 1788 - Paris, 1856) l’immortalise et modèle un buste dont l’expressivité révèle la force intérieure du poète. La cravate négligemment nouée, le regard vague, l’écrivain est donné à voir comme l’incarnation du génie romantique. Hugo apprécie l’hommage et remercie le sculpteur : « sous cette forme magnifique, mon ami c’est l’immortalité que vous m’envoyez... Vous êtes un homme admirable et je vous aime ».

La vente du 26 novembre présentera ce portrait en buste de Victor Hugo, à l’âge de 35 ans (estimé 50 000 - 80 000 €), témoin de la relation privilégiée entre le poète et le sculpteur. Il semblerait qu’il s’agisse du seul exemplaire en plâtre connu portant ces mêmes signatures, dates et dédicaces, la seule autre version étant en terre cuite, conservée au Musée David d’Angers.

Le mercredi 27 novembre, Artcurial dispersera un ensemble de portraits en miniature provenant de la Collection Pierre Jourdan-Barry. Cet ensemble, constitué vers la fin de la vie du collectionneur, rassemble certains des exemples les plus insignes de l’art de la miniature. Fin connaisseur, Pierre Jourdan-Barry aimait se plonger dans les détails de cette production exigeante et découvrir l’habilité technique de ces artistes qui exerçaient tant sur émail que sur ivoire et papier vélin.

Un portrait en miniature de Louise d’Orléans par Jean- Baptiste Isabey (Nancy, 1767 - Paris, 1855), réalisé en 1831 par le miniaturiste, immortalise la première reine des Belges durant son règne, de 1812 à 1850 (estimé 10 000 - 15 000 €). Une sélection de portraits réalisés par Marie-Gabrielle Capet (Lyon, 1761 - Paris, 1818) sera également présentée, à l’image d’un portrait de la Baronne Dannery (estimé 30 000 - 50 000 €). Virtuose de la miniature, Marie-Gabrielle Capet fait partie des vingt-et-une femmes artistes qui exposent pour la première fois lors du salon du Louvre de 1791, aux côtés de son maître Adélaïde Labille-Guiard.