Le monde de Georges Geffroy (1905-1971), figure de proue du design d’intérieur au XXe siècle, s'invite au cœur de cette vente. Décorateur visionnaire et membre influent de la Café Society cosmopolite des années 1950 et 1960, Geffroy a séduit une clientèle prestigieuse et raffinée : Arturo Lopez Willshaw, Alexis de Redé, Daisy Fellowes, Lionel et Gloria Guinness, ou encore Guillaume et Dale de Bonchamps. L’ensemble provient de l’appartement de Geffroy, un écrin intime situé au cinquième étage d’un immeuble de la Rue de Rivoli que le décorateur habitera du début des années 1940 jusqu’à sa mort en 1971. 

Amateurs et collectionneurs pourront également découvrir des trésors emblématiques de l'art de vivre à la française, allant de l'époque Louis XV à Louis XVI. Parmi lesquels, des candélabres remarquables, autrefois présents à Cassiobury House, la demeure historique des comtes d’Essex, reflètent le raffinement des grandes demeures anglaises. Une paire de fauteuils signée Nicolas Heurtaut, maître ébéniste du XVIIIe siècle, qui se distingue par la finesse de sa sculpture et sa tapisserie Beauvais d’exception, incarnant l’élégance des salons d’apparat. Tout comme une console en acajou et marbre blanc, chef-d’œuvre de Jean-Henri Riesner, célèbre fournisseur attitré de la Couronne, évoque l’éclat des intérieurs royaux, à l’image d’une pièce similaire exposée au Petit Trianon de Versailles.  

Côté sculpture, le catalogue inclut une pièce exceptionnelle en biscuit de porcelaine de Sèvres, réalisée vers 1776 et représentant un portrait de l’Empereur Qianlong. Parmi les treize exemplaires créés entre 1776 et 1779, seuls six sont aujourd’hui connus, certains étant conservés au musée des Arts décoratifs de Paris et au Museum of Fine Arts de Boston. Cette œuvre, prisée par des figures telles que Marie-Antoinette, la duchesse de Mazarin ou encore Madame Adélaïde, incarne le goût raffiné des élites du XVIIIe siècle.  

Dans un tout autre registre, un bronze inspiré de la mythologie antique, probablement d’après une composition réalisée vers 1650 par le sculpteur baroque romain Alessandro Algardi (1598-1654), sera proposé. Cette œuvre se distingue par sa provenance prestigieuse : elle porte deux fois le cachet de l’ancienne collection du comte Aleksej Semenovich Musin-Pushkin. Par la suite, elle intègre la collection d’Eugène Secrétan, célèbre industriel français et principal donateur de la Statue de la Liberté à New York.