Signé 'EMeissonier' sur la terrasse
Porte le cachet du fondeur 'Siot-Decauville Fondeur Paris' sur la terrasse
Epreuve numérotée '4' dans un cercle sur la terrasse
Porte un numéro '3' incisé sous la terrasse
Horse, bronze, brown, red patina, signed, by E. Meissonier
15.75 x 24.41 in.
en rapport :
Philippe Durey, Ernest Meissonnier : Retrospective, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 25 mars - 27 juin 1993, p. 254, cat. 161
Å’uvres en rapport :
Ernest Meissonier, 1807, Friedland, ca.1861-1875, huile sur toile, 135,9 x 242,6 cm, New York , Metropolitan Museum of Art, n° inv. 87.20.1 ;
Ernest Meissonier, Cheval au trot, bronze fondu d’un seul jet avec patine par oxydation, porte le cachet du fondeur Siot-Decauville et le n° 1, dim. 40 x 60 cm, Bordeaux, musée des Beaux-Arts, n° inv. Bx E 1138.
Ernest Meissonier rencontre un grand succès de son vivant comme peintre de batailles. Il s’est aussi adonné à la sculpture dans une démarche bien particulière. Dans un souci presque obsessionnel du détail et de l’exactitude dans la représentation des grandes batailles de l’histoire de France, il multiplie les recherches, les dessins et les études. Parmi celles-ci, il exécute de petites statuettes en cire qui lui permettent de saisir les mouvements et les attitudes des chevaux, acteurs majeurs de ses grandes et spectaculaires compositions. Ces statuettes de cire, véritables études anatomiques n’ont été découvertes dans l’atelier de l’artiste qu’après son décès. En 1893, la galerie Georges Petit présente onze de ses cires lors d’une exposition hommage à l’illustre peintre de batailles. Sur les conseils de Georges Petit, le fils du peintre, Charles Meissonier, entreprend de faire fondre par Siot Decauville les statuettes retrouvées dans l’atelier.
Notre Cheval au trot s’inscrit dans cette série de recherches spécifiques autour du mouvement du cheval. Il s’agit d’une étude préparatoire pour le tableau, Friedland, présenté à Paris au Salon des Artistes français de 1875 et conservé aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art de New York (n°inv. 87.20.1).
L’œuvre reflète l'approche scientifique de Meissonier dans l'étude du mouvement des chevaux. Elle est d’ailleurs à mettre en lien avec l’huile sur panneau que nous présentons au lot précédent et qui illustre l’importance de la recherche dans son processus créatif. Influencé par les premières études photographiques d’Eadweard Muybridge, il cherche à capturer un réalisme minutieux à travers des détails anatomiques précis. Les quatre sabots suspendus au-dessus du sol renforcent l'impression de mouvement, traduisant à la fois la puissance et la grâce naturelle du cheval.
Le choix de représenter le cheval au trot, plutôt qu’au galop, s'inscrit dans un débat artistique de l’époque. Ce choix permet à Meissonier de mieux équilibrer l'élégance et la force de l'animal. Cette œuvre n'est pas seulement une étude anatomique, mais une exploration artistique du rapport entre la puissance et l’élégance, un hommage à la noblesse du cheval et à la beauté du mouvement animal.
Le fondeur Siot Decauville est considéré comme l’un des précurseurs dans l’instauration d’une limitation des tirages et de leurs numérotations dans les éditions de bronze. Notre rare épreuve porte le numéro 4 estampillé sur la terrasse. Grâce à une fonte soignée, d’un seul jet et richement patinée, le fondeur a rendu avec virtuosité l’idée de légèreté et de dynamisme du modèle que Meissonier avait modelé avec spontanéité dans la cire.