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La LOUENGE ‡ BEAULTE DES DAMES.
La Louenge et beaulte des dames
Estimation :
3 000 - 4 000 €
Vendu :
14 017 €

Description complète

La LOUENGE ‡ BEAULTE DES DAMES.
La Louenge et beaulte des dames

S.l.n.d., Nouvellement imprimees (Paris, Lotrian, ca 1527).

Plaquette in-16, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Chambolle-Duru).


Barbier, II-1344 // Bechtel, 451/L-310 // Brunet, III-1182 // Renouard, ICP, III-1257 // USTC, 72988.


(8f.) / A8 / 26 lignes, car. goth. / 90 × 127 mm.


Très rare plaquette chantant les vertus des femmes et ce qu’exige leur beauté.

Il faut distinguer dans La Louange et beauté des dames deux textes différents. Le premier, la Louange, est un long poème de 319 vers en octosyllabes. Il s’inscrit dans la querelle des femmes qui agita la fin du XVe et la première moitié du XVIe siècle et prend résolument le parti de la gent féminine. Cette pièce fut souvent faussement attribuée à Jean de L’Espine du Pont-Alais, mais elle est en réalité un extrait du Chevalier aux Dames, poème anonyme dans lequel le chevalier Noble Cœur décide de venger les affronts faits aux femmes par les géants misogynes Cœur vilain et Male Bouche. La Louange des dames est un fragment du plaidoyer de Noble Cœur en faveur des femmes, auquel on a ajouté dans certaines éditions, comme ici, un huitain introductif anonyme mettant en garde les

« Médisants »: Mesdisans crevez de douleur / Oyans la louenge des dames

/ A vous nappartient rien du leur / Maulditz soyez de corps et dames… S’ensuit le long poème à la gloire des femmes et de leur perfection :


Dames sont lentretenement

Du monde et tout le secours

Ung pillier : un soustenement

Ung tresmelodieux recours (…)

Dames sont doulceur immortelle

En richesse inestimable

Chief de plaisance temporelle

Une liesse incomparable.


Cette première pièce est suivie d’une seconde, la Beauté des dames, qui occupe les trois dernières pages du volume. Également anonyme, ce texte très libre en prose qualifie et énumère les perfections physiques qu’exige la beauté féminine, au nombre de trois par adjectifs, sans oublier aucune des parties du corps :


Belle femme doit avoir troys longz

Long nez Longz bras

Et long corsaige

Troys cours

Courtes tetines

Courtes fesses

Et courtz talons…

Troys gros

Grosse gorge Grosses cuisses

Et gros con…


Ces deux textes ne se trouvent pas réunis dans toutes les éditions. Celle-ci, sans date, est composée avec les caractères utilisés par ou pour Alain Lotrian dans son édition du Roman de la Rose publiée vers 1528. Elle est illustrée sur le titre d’un bois représentant le sacre d’un roi par un évêque, déjà utilisé dans la Mer des histoires donnée par Pierre Le Rouge en 1488-1489.

Cette édition semble très rare. L’USTC ne recense que l’exemplaire de la BnF et celui-ci, provenant de la bibliothèque Fairfax Murray. La bibliothèque Lignerolles en contenait également un exemplaire, décrit en mar. rouge jans., dent. int., tr. dor., sans mention de relieur et avec Raccommodages ; il est très probable, sans que nous puissions l’affirmer, que cet exemplaire Fairfax Murray soit également l’exemplaire Lignerolles. Très habiles restaurations aux marges de trois feuillets (A3, A4 et A8) avec légère atteinte aux lettres dans la marge intérieure du dernier feuillet.


Provenance :

Comte Raoul de Lignerolles (?, II, 5-17 mars 1894, n° 1.129) et Fairfax Murray (étiquette, n° 334).

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