Vanity with books, skull and crucifix with Saint Jerome, oil on canvas, by A. Bloemaert
28.34 x 38.77 in.
Collection G. Koesen-Leemans, Valkenswaard (Pays-Bas), en 1965, selon le RKD ;
Vente anonyme ; Amsterdam, Sotheby's, 14 novembre 2006, n° 61 (vendu 72.000 €) ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire
Abraham Bloemaert aborde ponctuellement le thème de la vanité par le biais de la peinture1, du dessin2 et de la gravure3. Peintre catholique dans un milieu fortement protestant, Bloemaert nous offre ici une composition plus originale et complexe figurant saint Jérôme priant en arrière-plan. Saint Jérôme, père de l’Eglise, se retire dans le désert syrien puis part pour Rome en l’an 382 où il devient l’un des familiers du pape Damase. Ce dernier le charge de traduire la Bible en latin, tâche à laquelle il consacre sa vie. Sa version de la Bible, appelée « Vulgate » est reconnue comme la version officielle de l’Eglise par le concile de Trente. Ce personnage docte, patron des érudits, inspire Abraham Bloemaert à plusieurs reprises tant en peinture qu’en dessin4. Marcel Roethlisberger, dans l’ouvrage qu’il dédie aux travaux d’Abraham Bloemaert et de ses fils, mentionne une autre composition représentant saint Jérôme lisant avec une vanité qu’il donne à Hendrik Bloemaert (c. 1601-1672)5, mais dont il ne connaît qu’une photographie.
1.Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Mes Ricqlès et Maigret, 9 juillet 2020, n° 174 (vendu 33 488€).
2. Plusieurs dessins de sa main représentent un putto accompagné d’un sablier et d’un crâne : chez Joseph Fach à Francfort et au musée de Philadelphie (inv. n° 1984-15-1).
3. Le graveur Jan Saenredam interprète par ailleurs au burin une composition d’Abraham Bloemaert au crâne (nous renvoyons à l’épreuve conservée au Rijksmuseum d’Amsterdam, RP-P-OB-10.533).
4. Citons une étude de tête de saint Jérôme conservée à Vienne (Albertina, Graphische Sammlung, n° 8752) ou au Saint Jérôme dans le désert (Berlin, Kupferstichkabinett, n° 2. Garnitur, KdZ no. 1645).
5. M. G. Roethlisberger, Abraham Bloemaert and his sons, Gand, 1993, vol I, p. 505, n° H158, reproduit, vol. II, n° H150).