Vente anonyme ; Lokeren, De Vuyst, 12 mai 2007, n° 526 ; 

Vente anonyme ; Liège, Lhomme, 28 mars 2015, n° 18 ;

Vente anonyme ; Lokeren, De Vuyst, 7 mars 2020, n° 131 ; 

Galerie Mathias Ary Jan, Paris ;

Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire ;

Collection particulière, Paris

Artiste au talent précoce, Walter Sauer intègre à seulement quatorze ans la section de peinture décorative de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Après avoir suivi à partir de 1906 l'enseignement de Constant Montald, il obtient en 1911 une bourse d'étude qui lui permet de parcourir la France et l'Italie. C’est en 1914 que le jeune artiste rencontre ses premiers succès, il est alors invité à exposer au Salon de la Libre Esthétique et participe la même année au Salon Triennal de Bruxelles. Il y présente une grande composition décorative, L'Atlantide, qui lui vaut le second prix au concours Godecharle. Exempté de tout combat pendant la première guerre mondiale du fait de sa santé fragile, Sauer abandonne la peinture vers 1916 pour se consacrer exclusivement au dessin en faisant de la femme la figure centrale de son œuvre, tour à tour mère, femme mystérieuse, fatale, libérée ou travailleuse. Au début des années 1920, Walter Sauer accède à une reconnaissance internationale. En 1923, le Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles accueille une importante exposition rassemblant quatre-vingt-deux de ses œuvres. Représentant la Belgique à l'Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris en 1925, il obtient peu après une importante commande du Baron Allard et s’embarque pour l'Algérie en 1927 afin de se documenter. Il y tombe malade et meurt prématurément à l’âge de trente-huit ans. Jusqu'à la veille des années 1920, l'œuvre graphique de Walter Sauer constitue l'une des dernières manifestations du Symbolisme en Belgique, et sans doute l'une des plus réussies. 

Le délicat dessin que nous présentons, intitulé Méditation, témoigne de la sensibilité rare de Sauer, faite d’une ligne claire et dépouillée, d’une pureté presque ascétique au service d’une figure empreinte de silence et de recueillement. La jeune femme, représentée à mi-corps, les yeux clos et les bras croisés sur la poitrine, semble s’abandonner à une paix profonde. Le drapé enveloppant, traité en larges plis souples, crée autour d’elle une présence enveloppante, comme si la figure émanait d’un sanctuaire intérieur. Passionné par les recherches techniques susceptibles de produire des effets nouveaux, Sauer enduit le plus souvent ses papiers de cire d'abeille afin de conférer à ses œuvres un aspect particulier, alliant une teinte proche de l'ivoire à un subtil effet de transparence. La lumière semble ainsi traverser la feuille et donner à la figure féminine une aura presque immatérielle. Enfin, l’ensemble est magnifiquement mis en valeur par un cadre en bois fruitier sculpté, dont les motifs floraux stylisés prolongent les lignes du drapé et renforcent le caractère précieux de la feuille. 

Un certificat de Monsieur Mathias Ary Jan en date du 8 février 2023 pourra être remis à l'acquéreur.