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Armand POINT Alger, 1860 - Naples, 1932
Jeune éphèbe dans un paysage classique, dit aussi « Le pâtre grec »
Estimation :
6 000 - 8 000 €

Description complète

Jeune éphèbe dans un paysage classique, dit aussi « Le pâtre grec »
Huile sur toile (Toile d’origine)

Signée et datée ‘A Point./-1908-‘ en bas à droite

(Une ancienne petite restauration au niveau du visage)


Young ephebe in a classical landscape, also called 'The Sheperd', oil on canvas, signed and dated, by A. Point

35.82 x 28.74 in.

91 cm x 73 cm
Provenance :

Vente anonyme ; Namur, Rops, 5 mai 2019, n° 1313 ;

Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire ;

Collection particulière, Paris

Commentaire :

A peine âgé de dix-sept ans, Armand Point décide de quitter sa famille installée à Paris pour rejoindre sa ville natale d’Alger, afin d’imprégner durablement sa peinture d’un orientalisme alors en vogue. Après plus de dix années passées en Afrique du Nord, il revient à Paris en 1888, fort d'une solide réputation et d'un talent que ses envois réguliers au Salon, et surtout le premier achat officiel de l'une de ses toiles par l'Etat français dès 1884, ont permis de faire connaitre. Au tournant des années 1890, il se lie d’amitié avec le poète Elémir Bourges, puis fait la rencontre décisive du Sâr Joséphin Péladan. Adhérant à sa vision d’un art idéal, qu'il veut à la fois contemplatif et mystique, Armand Point participe aux premières éditions du Salon de la Rose+Croix entre 1892 et 1896. D'abord marquée par un symbolisme médiéval, sa production se compose d'héroïnes en armure et d'une faune onirique embrassant dragons, hippogriffes et licornes. En 1894, profondément marqué par l'art du Quattrocento à l’occasion de son premier voyage en Italie, il décide d’en adopter les principaux canons esthétiques en fondant quelques mois plus tard les ateliers de Haute-Clair, entendant renouer, à la manière du mouvement Arts and Crafts outre-Manche, avec la tradition des corporations du Moyen-âge en France.

Dépeignant la figure élégiaque d’un pâtre de l’antiquité, notre grande toile s’inscrit pleinement dans la vision idéaliste nimbée d’un certain préraphaélisme qu’Armand Point élabore autour de 1900. Outre l’épure du geste, la simplicité des lignes et la quête d’une beauté intemporelle y composent une œuvre d’une grande harmonie poétique. Le jeune éphèbe, nu, légèrement drapé dans un manteau rose violacé, est assis au pied d’un arbre sur un piètement de marbre, tenant presque négligemment son bâton de berger dans sa main gauche. Sa pose, d’un calme étudié, évoque la statuaire antique en lui ajoutant un caractère plus mélancolique, contemplatif, comme habité d’un doux recueillement. Le paysage qui s’étend derrière lui, composé de cyprès élancés, de collines bleutées et de chemins sinueux, participe d’une forme de classicisme mythifié, alors que la lumière, tamisée et diffuse, baigne la scène d’une atmosphère crépusculaire. Point excelle également dans l’art du détail symbolique : la présence discrète d’une fleur au premier plan, les inscriptions presque effacées sur le socle où repose l’éphèbe, la construction rigoureuse des arbres, tout concourt à instaurer un climat de sacralité. La scène, immobilisée dans une perfection intemporelle mais empreinte de nostalgie antique, apparaît comme une allégorie silencieuse de l’harmonie entre l’homme et la nature, thème cher à l’artiste, en alliant à l’élégance décorative une profonde aspiration spirituelle.


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