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Édouard Léon Louis WARSCHAWSKY, dit EDY-LEGRAND Bordeaux, 1892 – Bonnieux, 1970
Le visage de la mort
Estimation :
1 500 - 2 000 €

Description complète

Le visage de la mort
Fusain et rehauts de pastel

Signé ‘E Legrand’ dans le bas

(Bords irréguliers, pliures)


Dans un beau et curieux cadre en bois sculpté à décor d'ossements


The face of Death, charcoal and pastel, signed, by Edy-Legrand

12.99 x 9.84 in.

33 cm x 25 cm
Provenance :

Galerie Chaptal, Paris ;

Collection particulière, Paris

Commentaire :

Cette œuvre saisissante révèle une facette rare et inattendue de la production d’Edy-Legrand, bien éloignée de l’illustration lumineuse et des évocations orientalisantes auxquelles son nom reste volontiers associé. Ici, l’artiste se confronte à la figure pour le moins obsédante de la mort, non pas comme allégorie, mais comme présence intime, presque murmurée au cœur de l’ombre. D’un fond charbonneux émergent, à peine modelés par le fusain, les traits étonnamment vivants d’un crâne humain. L’usage du papier crème laissé en réserve vient accrocher quelques lumières sur le front, les pommettes, ou les orbites creusées, comme si l'apparition hésitait entre l’effacement et la révélation. Les bords de la feuille, irréguliers et plissés, semblent eux-mêmes participer à cette vision tremblée, comme un vestige revenu des profondeurs du temps ou un feuillet miraculeusement sauvé de la destruction. Cet effet est magnifié par le cadre exceptionnel qui entoure l’œuvre : un épais encadrement en bois sculpté, orné sur ses montants d'ossements stylisés disposés en série verticale. A l’image du célèbre Duvocelle du musée d’Orsay (fig. 1), leur présence renforce la dimension memento mori du dessin, mais sans lourdeur décorative ; ils forment plutôt une sorte de portail funèbre, une architecture symbolique invitant à franchir le seuil entre le monde des vivants et celui de l’invisible. Ce dispositif scénographique, rare pour une œuvre graphique, propose une véritable mise en espace de la vision, transformant le dessin en un objet rituel, presque votif. Le visage de la mort n’apparaît ainsi pas seulement comme figure macabre, il devient une présence méditative, un reflet obscur du mystère et de la fragilité de l’existence.


Fig. 1 : Julien-Adophe Duvocelle, Crâne aux yeux exorbités et mains agrippées à un mur, 1902, crayon et fusain monté sur une feuille noircie au fusain (36 x 28,5 cm), Paris, musée d’Orsay (RF 44338).


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