41
PLOYANT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille de Claude II Sené
Estimation :
20 000 € - 30 000 €
Vendu :
48 544 €

Description complète

PLOYANT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille de Claude II Sené

En bois sculpté et redoré, de forme curule, les montants à décor de piastres et d’une frise de faisceaux en enroulement feuillagé, les entretoises ornées d’une double bague de feuilles de laurier d’où s’échappe une guirlande nouée de fruits et fleurs au naturel, les pieds en griffe, garniture de velours bleu et passementerie, estampillé C. SENE sous une traverse

Dimensions (sans coussin) :

H. : 47 cm (18 ½ in.)

l. : 67 cm (26 ½ in.)

P. : 46 cm (18 in.)

Dimensions (avec coussin) :

H. : 59 cm (23 ¼ in.)


Claude II Sené, maître en 1769


Provenance :

Ancienne Collection Jacques Garcia ;

Acquis auprès de ce dernier par le propriétaire actuel ;

Collection aristocratique française.


A Louis XVI giltwood ployant, stamped by Claude II Sené  

 

Ce ployant est exceptionnel à plus d’un titre, non seulement par la qualité de son dessin inédit mais aussi par la grande maîtrise de son exécution due au menuiser parisien Claude II Sené. Il est le fils du menuisier en siège Claude Sené (1724-1792, reçu maître en 1743) dit « Claude I Sené », et le frère cadet du célèbre menuisier de la Couronne, Jean-Baptiste-Claude Sené, dit « Sené l’Ainé » (1747-1803, reçu maître le 10 mai 1769) dont le succès à largement éclipsé sa production. Bien moins prolifique que son frère, les œuvres de Claude II Sené sont donc beaucoup plus rares1.

 

Elles sont même souvent confondues avec celles de son père, qui exerça jusqu’à la fin de la décennie 17802, du fait notamment de la similitude de leur estampille. L’estampille paternelle se distingue toutefois par un « C » qui ressemble à un « G » et une étoile qui sépare le nom écrit avec un N inversé : « G * SEИE ».

 

Reposant sur quatre puissantes griffes velues de lion, le piètement en X cintré est sculpté en partie basse d’amples enroulements d’acanthe, du cœur desquelles naissent, sur les côtés, de fins rinceaux de feuillage s’entortillant autour d’une tige, interrompus par deux entretoises ornées d’un bouton uni et d’une couronne d’olivier enrubanné. Les rinceaux, dans le plus pur goût arabesque des années 1780, rejoignent en partie haute une rosace carrée. Les dessus des deux montants en X sont quant à eux sculptés d’une chute de piastres, motif issu du répertoire architectural antique qui se rencontre dans de nombreux ouvrages de Claude II Sené3.

 

Enfin, la richesse de ce modèle est parachevée par les deux traverses basses prenant la forme de singuliers et généreux tores d’esprit louisquatorzien à fleurs et à fruits enrubannés, sculptés au naturel, couverts à leurs extrémités de feuilles lancéolées.

 

La répartition et le choix des ornements, l’équilibre de sa forme tout comme la force de ses proportions semblent indiquer que Claude II Sené travailla d’après les dessins d’un architecte. Très certainement issu d’un ensemble, dont il serait pour l’instant le seul rescapé, ce ployant est, quoi qu’il en soit, d’une exécution supérieure, comparée à celle des pliants plus grêles, livrés à la même période par son frère pour le salon des Jeux de la Reine au château de Compiègne (cfr Fig. 1). 

 

Hélas, le silence des sources comme l’absence de marques ou d’étiquettes, ne nous permettent pas d’identifier la provenance, de toute évidence prestigieuse, de ce majestueux ployant. Il ne s’agit pas d’un siège courant, pliable et facilement transportable, mais plutôt d’un meuble d’apparat digne d’un salon d’assemblée. Pour cette raison et pour la qualité d’exécution de la sculpture, il est indéniable que le ployant de Claude II Sené était destiné à une maison royale ou princière française, voire européenne sachant que les cours étrangères se fournissaient amplement à Paris des derniers meubles à la mode4.

 

1. Voir C. Minoda, Claude Sené, Menuisier en siège à Paris au XVIIIe siècle, Mémoire de Master 2, Université Paris IV-Sorbonne, 2010, t. I, p. 21-22. Après l’obtention de sa maîtrise, Claude II Sené s’installe rue du Faubourg Saint-Denis. Il fait faillite en 1783 avant de s’installer dans un nouvel atelier rue de Cléry à proximité de celui de son frère.

2. Ibidem, t. I, p. 41-42.

3. Voir notamment les accotoirs des fauteuils et d’un canapé vendus chez Christie’s Londres le 5 mai 2011 (lot 467) ; deux fauteuils vendus à Paris Hôtel Drouot, le 7 mars 2019 (lot 160) ou, plus récemment, le décor sculpté de deux fauteuils à la reine, vendus à Bruxelles chez Antenor V, le 4 juin 2023 (lot 179).

4. P. Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, Les Éditions de l’Amateur, 1991, p. 846. Claude II Sené travailla ponctuellement pour la Garde-Meuble de la Couronne jusqu'à la fin des années 1780.

Contacts

Juliette LEROY-PROST
Commissaire-priseur
Tél. +33 1 42 99 17 10
jleroy@artcurial.com
Charlotte NORTON
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 68
cnorton@artcurial.com

Ordres d’achat & Enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions