Traces d’annotations au verso
Papier filigrané au raisin avec un I, très proche des Briquet n°13190-13191-13195-13196, papier que l’on retrouve à Lyon entre 1547 et 1582
(Pliures centrales verticales et horizontales, petits manques restaurés, épidermures et tâches)
Sans cadre
Project of a dish with an allegory of Bacchus, pen and brown ink, indigo wash and white gouache highlights, attr. to Master of Flora
15.27 x 20.94 in.
Collection Rossella Gilli, Paris
Notre feuille spectaculaire par sa taille et son sujet, est préparatoire à une grande pièce d’orfèvrerie élégamment décorée de frise de putti sur le pourtour. On retrouve ces frises de putti décoratives dans les tapisseries et les pièces d’orfèvreries, régulièrement utilisées en France par l’école de Fontainebleau.
Notre dessin est un projet de grande coupe, très travaillée, qui servait de fontaine à vin lors de réceptions. Les convives se servaient des rasades jusqu’à faire apparaître le motif central du fond : un Bacchus nu, allongé sur un lit de raisins que son corps presse et d’où se déverse une cascade de vin à laquelle s’abreuvent une troupe de jeunes satyres.
Le Maître de Flore s’est constitué autour d’un corpus peu homogène, où l’on a regroupé tout une série de dessins et tableaux tournés vers des scènes mythologiques légères, au milieu d’une nature abondante. Le sujet de notre feuille nous le fait rapprocher de ce groupe tout en s’interrogeant sur l’identité possible de notre artiste.
On retrouve ces farandoles de putti dans plusieurs tapisseries et dessins d’Antoine Caron, notamment dans le dessin la Fête au château d’Anet du musée du Louvre (RF 30624), où l’on remarque comme dans notre feuille un oiseleur, suivi d’un montreur d’ours puis d’une sarabande de musiciens. Mais, techniquement, notre dessin ne correspond pas au corpus connu de Caron. Il est en revanche proche stylistiquement d’un Ambroise Dubois, mais dont on ne connait aucune production avant les années 1600, alors qu’il est né en 1543…