Sur la situation mondiale et le développement de la France.
« Mon cher Philippe, Par la pensée, je te suis, ainsi que ton navire, dans ta croisière atlantique. Sans doute êtes-vous maintenant au début du retour. Nous comptons, ta Maman et moi, aller à Toulon pour assister à la première Communion du petit Jean. Nous descendrons, – aussi incognito que possible, – chez le Préfet maritime. Arrivant samedi soir par avion, nous repartirons de même mardi matin. Je me réjouis de voir Henriette et vos fils. Tous évidemment regretteront que tu ne sois pas présent.
En attendant, le tourbillon mondial continue à s’agiter. Bien entendu, nous sommes impliqués au premier chef. Dans ce qu’il nous faut faire, notamment en Afrique et surtout en Algérie, mon effort consiste à conduire le mouvement et à tenir les rênes sans nous laisser rien dicter ni arracher soit du dedans soit du dehors. Si, comme je l’espère bien, nous y réussissons, nous pourrons sortir de tout cela dans les meilleures conditions possible. Après quoi, la grande affaire sera notre propre développement économique, social, militaire, etc. Car c’est là qu’est la puissance.
Je voudrais bien pouvoir te parler de tout cela, quant au présent et quant à l’avenir. Mais cette année ne s’y prête pas. Cependant, je te demande de continuer d’y réfléchir et, quand tu en as l’occasion, de me faire part de tes jugements. J’y tiens beaucoup, sache-le bien »…
Il est à la Boisserie pour le week-end. Il y fait « entreprendre la construction d’un vrai tennis »…
LNC, III, p. 337.